Yasmine Aïouch Benhida, portrait d’une femme de sciences pour la Journée internationale des femmes et des filles de sciences 2024
Chaque année le 11 février, nous célébrons la journée internationale des femmes et des filles de sciences 2024 des Nations Unies œuvrant pour l’accès et la participation pleine et équitable des femmes et des filles à la science. Pour cette occasion, nous avons rencontré Yasmine Aïouch Benhida, alumna Ingénieure de Chimie ParisTech-PSL, qui partage avec nous son expérience et témoigne de l’importance de la place des femmes dans la communauté scientifique.
Yasmine Aïouch Benhida est aujourd’hui consultante en développement durable chez Deloitte. Diplômée Ingénieure de Chimie ParisTech-PSL (promo 2021), elle a pu durant sa scolarité faire une mobilité internationale lors d’un échange d’un semestre avec l’Université du Québec à Montréal. Femme d’engagement et impliquée dans la vie de l’école, lors de sa formation Ingénieure, elle s’est également investie dans l’association humanitaire PEPSS de l’école qu’elle a présidée durant une année.
- Yasmine, pourriez-vous nous en dire plus sur votre métier ? En quoi consiste-t-il ?
A la sortie de Chimie ParisTech-PSL, je voulais construire mon expérience professionnelle autour d’un métier engagé dans l’environnement. Le conseil en développement durable me permet de mêler ma formation d’ingénieure chimiste, mes engagements du quotidien et la possibilité d’accompagner des structures vers une transition durable. Au sein du département développement durable de Deloitte France, je réalise principalement des analyses du cycle de vie (ACV), qui se basent sur une des méthodologies les plus robustes pour évaluer les impacts environnementaux de produits ou de services sur l’ensemble de leur cycle de vie. Être consultante, c’est également porter plusieurs casquettes, d’encadrement, d’animation d’ateliers, de modélisation, les possibilités sont multiples.
- Que vous a apporté la formation Ingénieure de Chimie ParisTech–PSL pour votre pratique professionnelle ?
De diverses manières, ma formation à Chimie ParisTech-PSL m’a donné une panoplie d’outils qui me sont nécessaires dans mon travail. D’un côté, la formation technique d’ingénieure me permet de comprendre avec plus de facilité pour chaque nouveau projet les procédés industriels des modèles que je suis amenée à modéliser pour évaluer leurs impacts environnementaux. La formation de chimiste, elle, me permet par exemple de décrypter les enjeux de nos clients dans le secteur de la pétrochimie, de la fabrication de plastique biosourcé au développement de carburants durables pour le secteur du transport.
Mes études à Chimie ParisTech-PSL ont aussi grandement été marquées par la vie associative que l’école favorise, me permettant de dialoguer avec plus d’aisance dans le monde professionnel avec nos interlocuteurs.ices pour créer une relation de confiance, de prendre à cœur les projets sur lesquels je travaille pour essayer d’en tirer le plus d’impact ou d’apprécier m’impliquer dans la vie interne de mon équipe.
- Quel est selon vous le rôle et la place des femmes ingénieures dans nos sociétés ? Pensez-vous qu’aujourd’hui les femmes ont atteint un leadership scientifique dans les thématiques de la chimie et de ses interfaces ?
La question du rôle et de la place des femmes dans le monde du travail, qu’elles soient ingénieures ou d’une autre profession, sous-entend une question de légitimité. J’ose espérer que ce débat n’en est plus un en 2024, car avec évidence, elles ont tout à fait leur place là où elles souhaitent aller. Le vrai sujet réside dans les inégalités systémiques d’accès aux formations et postes d’ingénieures pour les femmes. Un monde d’ingénieurs sans ingénieures ne peut pas être représentatif de notre société, il importe aussi de visibiliser les parcours de celles qui sont aujourd’hui ingénieures pour élargir la représentativité que les jeunes se font de ces métiers. Me concernant, en tant que femme marocaine ingénieure, je suis fière du parcours que j’ai eu la chance d’avoir et je souhaiterais tant que possible favoriser celui des autres futures femmes ingénieures.
Concernant le secteur de la chimie, de mes études et des échanges professionnels que j’ai pu avoir, les femmes sont très présentes en France et à l’étranger, ce qui me ravi bien entendu, et c’est d’ailleurs représentatif du secteur.
- Avez-vous un message à adresser aux jeunes filles qui liront votre témoignage ?
Chères vous, si vous ne le saviez pas, je vous le dis, vous êtes par votre simple existence des battantes et avez la capacité de rayonner et de porter haut vos rêves et convictions. Le monde actuel ne sera pas toujours en votre faveur, mais ne l’attendez pas, vous n’avez ni besoin d’aval des autres ni de validation externe pour légitimer vos passions et parcours. Entourez-vous de figures inspirantes, frayez-vous le chemin qui vous correspond et ne craignez pas de demander conseil à celles qui ont commencé leur parcours plus tôt, à elles aussi, d’autres mains ont été tendues.
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