Journée internationale des femmes et des filles de science 2022

Diversité / Recherche
11 février 2022
Journée internationale des femmes et des filles de science 2022 (3)

Pour la Journée internationale des femmes et des filles de science proclamé par les Nations Unies ce 11 février, nous donnons la parole aux doctorantes et post-doctorantes des laboratoires de recherche de Chimie ParisTech -PSL. L’occasion de découvrir ces femmes qui font chaque jour la science  pour mieux construire le monde de demain.

Découvrez les portraits engagés de Karen Monsalve-Grijalba post-doctorante au laboratoire i-CLeHS au sein de l’équipe SEISAD , Laure de Thieulloy en 3eme année de thèse au laboratoire i-CLeHS au sein de l’équipe TCM et  Hanwei LI en 3eme année de doctorat également au sein de l’équipe TCM sur  la chimie computationnelle. 

Image1Karen Monsalve-Grijalba is a researcher in bio-electrochemistry. Currently She is a post-doc at the SEISAD group, which is part of i-CLeHS institute. Her project consists in the development of sensors that couple microfluidics and electrochemistry. This technology has potential applications on the development of non-invasive devises for constant monitoring of medical relevant molecules.

1/ How do you perceive your status as a researcher and scientist in your institution and in today’s society ? I believe that as a female researcher in applied chemical science I can contribute to develop innovative knowledge, which can eventually be transformed into new products. So, from a social perspective, innovative scientific research opens the way into new promising markets that are essential to create jobs opportunities and social value.

2/ What challenges have you faced as a woman in your career in science ? In this stage of my life, I found myself managing between professional career and motherhood. So far, the greatest impact of this situation is the limited time and reduced flexibility that I dispose to complete my research laboratory activities. Therefore, organization and well definition of target objectives are a priority. Motherhood also has repercussions related to my career decisions, because as a mother I need to provide financial security and stability to my family. But also, as a researcher, I need to fill my intellectual interests and at the same time be able to invest efforts for advancing my career forward.  

3/ What advice do you have for raising awareness and attracting young girls to choose science ? Women had always been present in science (less famous and less rewarded for their work), but nevertheless very present and fruitful in their scientific fields. So, my advice will be to go out in search of those histories to get inspiration from all things that we can accomplish as women, but more importantly of what we obtain as humans from being perseverant.

 

Laure de Thieulloy, après avoir effectué une licence et un master de chimie à l’UniversitéLaure-de-Thieulloy-Femmes-en-sciences de Paris, a commencé un doctorat en chimie phyisque. Maintenant, en  3e année, elle travaille sur le design de nouveaux photocommutateurs fonctionnant grâce au transfert de cations à l’état excité dans l’équipe de chimie théorique et de modélisation du laboratoire i-CLeHS.

1/ Comment percevez-vous votre statut de chercheuse et scientifique dans votre institution et dans la société d’aujourd’hui ? J’ai eu la chance de faire des études dans un environnement bienveillant tant sur le plan scolaire que familial, ce qui me permet maintenant de pleinement assumer ma place en tant que scientifique dans mon laboratoire. Dans la société, ce n’est pas le fait d’être une femme dans la recherche qui soulève le plus de questions, mais le sujet en lui-même qui reste énigmatique pour les non-initiés. Oui je pense que la jeune génération n’a plus du tout la même vision que nos grands-parents quant aux femmes dans la science. 

2/Quels défis avez-vous rencontré en tant que femme au cours de votre carrière en sciences ? Ma carrière scientifique vient de débuter et j’ai toujours eu le soutien nécessaire pour avancer n’ai donc pas eu de véritable défi à relever en tant que femme. Dans ma carrière à venir, ce sera de surmonter mes propres limites et de faire valoir tout le chemin parcouru. Bien que la proportion de femmes en sciences continue de croître d’années en années, elle reste bien trop faible en France dans les sciences « dures », ce sera ici le défi pour moi et mes consœurs d’augmenter cette proportion par notre investissement et, je l’espère, d’encourager de nouvelles vocations. 

3/Quels sont vos conseils pour sensibiliser et attirer les jeunes filles à choisir la science ? La science est avant tout un choix personnel, une fois qu’elle nous a choisi, il faut savoir entretenir la flamme en restant toujours curieux, en se donnant les moyens d’y arriver, et ne pas se laisser distraire par la voix de la facilité et du mantra  « C’est la tradition, tu ne peux pas faire autrement ». Par exemple, en 2017, on comptait 61 % de femmes en sciences de la vie contre 28 % en sciences fondamentales. Il faut donc faire comprendre aux jeunes générations que la biologie n’est pas l’unique option et que ces jeunes filles ont la capacité de faire augmenter leur participation en sciences fondamentales. Cela peut se faire à travers la mise en place d’ateliers, de journées de sensibilisations sur les femmes et la science en mettant à l’honneur les scientifiques actuelles telles que Andrea Ghez, Emmanuelle Charpentier et Jennifer Doudna prix nobel de physique et de chimie 2020.  

 

Hanwei LI is a third-year PhD student in the CTM groupin CTM group.  She’s working on computational chemistry. thumbnail-120094

1. With the development of society, more and more attention has been paid to scientists, the status of the researcher and scientist get some attention, however, some researchers who aimed at basic and time-consuming research, also needs more attention. 
 
2. when you looking for a job, due to physiological reasons like pregnancy, raising babies, women they maybe meet some discrimination. And the balance of family and research work is also is a big challenge. Sometimes, age and gender discrimination in the work also exist.  
 
3. For me, I think the most important thing is that build an equal environment to attract more girls like science and also provide opportunities for girls to succeed at the related tasks to begin building their confidence; and parents and teachers might also tell girls when they are children, that science can invent things that help in their everyday lives and so on, these types of messages are likely to help girls building a deeper purpose for learning science.
 

thumbnail-AnnaNée à Naples en Italie, Anna Perfetto a commencé ses études à l’Université Federico II en chimie industrielle après le Baccalauréat. Ces cinq années lui ont permis de découvrir le monde de la chimie, notamment celui des matériaux. Poussée par une curiosité d’aller toujours plus loin et aussi d’étudier les matériaux d’un point de vue théorique, elle a déménagé en France pour son doctorat. Sous la direction du Dr. Ilaria Ciofini, au sein du laboratoire de Chimie ParisTech – PSL à Paris, elle a commencé une thèse en chimie théorique et computationnelle.  Aujourd’hui elle est post-doctorante à l’ENSCP sous la direction du Professeur Carlo Adamo et travaille sur le projet IRIS. Ce projet a fait l’objet d’un accompagnement par l’équipe PSL-Pépite et d’un premier financement dans le cadre de l’appel à projet Preuve de concept, cofinancé par la DDRT Ile de France et PSL en 2020.    

1. Comment percevez-vous votre statut de chercheuse et scientifique dans votre institution et dans la société d’aujourd’hui ?Les femmes ont accédé à l’égalité juridique mais, dans la pratique, de nombreuses inégalités demeurent, surtout dans le monde scientifique. Mais je trouve qu’aujourd’hui nous assistons vraiment à une amélioration du statut des femmes scientifiques dans la société. De plus en plus de femmes accèdent à des postes prestigieux. Il suffit de dire que dans mon institut, la plupart des employés avec lesquels j’ai eu la chance de travailler en étroite collaboration étaient des femmes. Mon superviseur est l’une d’entre elles, un exemple pour moi de la façon dont une femme peut être une mère et une dirigeante en même temps.  

2/Quels défis avez-vous rencontré en tant que femme au cours de votre carrière en sciences ? Heureusement, j’ai grandi dans une famille qui ne m’a jamais fixé de limites, surtout en ce qui concerne mes choix d’études. Au contraire, ma mère m’a toujours poussée à poursuivre mes passions, sans être influencée par les limites que la société impose aux femmes. Lorsque j’avais commencé mes études de chimie à Naples (Italie), j’étais l’une des rares femmes du cours, mais cela n’a jamais été problématique. Par la suite, j’ai deux propositions de doctorat, une à Naples et une à Paris. A ce moment-là, ma mère m’avait encouragée de partir en France pour entamer ma thèse de doctorat en chimie théorique et computationnelle à l’ENSCP à Paris. A cet effet, je peux affirmer n’avoir jamais eu de difficultés au cours de ma carrière, que ce soit sur le plan professionnel ou vis-à-vis de la famille.  

3/Quels sont vos conseils pour sensibiliser et attirer les jeunes filles à choisir la science ? Le métier de chercheur est choisi par passion, par curiosité de savoir. En effet, pour un chercheur, rien n’est acquis car il émet toujours des hypothèses et essaye de leur trouver des réponses. Mon conseil aux jeunes femmes est d’avoir la liberté de se poser des questions et d’avoir leur propre opinion dans ce monde, de moins en moins dominé par les hommes. Dans la science, il n’y a pas que Galileo Galilei, Newton ou Einstein, mais aussi Marie Curie, Rita Levi-Montalcini ouMargherita Hack. Si l’histoire se souvient de peu de femmes scientifiques, ce n’est pas parce que les femmes ne sont pas aussi brillantes et capables que les hommes, mais seulement parce que, dans le passé, les femmes n’avaient pas facilement accès à l’éducation. Aujourd’hui la femme a pu s’épanouir dans la science et démontrer ses capacités, quand on lui a donnée l’opportunité. Par conséquent, j’encourage fortement les jeunes filles de suivre leurs passions, d’avoir le courage et la détermination de choisir la science.