INWED 2023, rencontre avec Mégane Muschi : l’entreprenariat au féminin

Formation ingénieur
23 juin 2023
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A l’occasion de la journée internationale des femmes ingénieures (#IWED23), découvrez le portrait inspirant de Mégane Muschi, alumni ingénieure (promo 2016) de Chimie ParisTech – PSL et fondatrice de SquairTech, la start-up deeptech qui œuvre pour la qualité de l’air en luttant contre la pollution au gaz grâce à des technologies innovantes.

Rencontre avec Mégane. En 2014, Mégane Muschi intègre le cycle Ingénieur de Chimie ParisTech – PSL en 2ème année, puis obtient le double diplôme Master 2 Recherche – Spécialité Matériau à Sorbonne-Universités. Dotée d’une appétence prononcée pour la recherche, elle entreprend en 2016 un doctorat à l’ESPCI (laboratoire IMAP, 2016-2019) sur des matériaux poreux pour la capture industrielle du CO2 (projet Européen H2020). Enthousiasmée par le potentiel des matériaux étudiés au cours de sa thèse et par les résultats de l’équipe, Mégane se décide alors à se lancer dans l’entreprenariat. Rôdée à l’entreprenariat suite à son parcours Ingénieur à ChimieParis, forte d’une équipe de 7 scientifiques et entrepreneurs chevronnés et brevet industriel en main, Mégane co-fonde SquairTech en 2021 avec un objectif : développer les matériaux poreux qui permettront d’améliorer demain la qualité de l’air de nos maisons et de nos entreprises en ciblant les polluants qui ne sont pas efficacement traités par les technologies actuelles. La jeune startup, prometteuse, regroupe R&D et production puis commercialisation de ces matériaux.

– Quel a été le déclic pour embrasser l’aventure entrepreneuriale ? Comment l’idée vous est-elle venue de créer votre propre business ?

« L’objectif était de valoriser les résultats de recherche menée sur ces matériaux poreux et en particulier celle de mes collègues de laboratoires académiques qui sont aujourd’hui mes associés. Nous avions pu développer des matériaux aux capacités de dépollution de l’air bien supérieures à celles des matériaux concurrents ! Il fallait en faire quelque chose. Surtout que nous savions qu’il y a un besoin marché : la PME présente dans la collaboration en était une preuve bien concrète. Et puis, notre équipe de fondateurs hyper-motivés et expérimentés a été le moteur final qui m’a poussé à rejoindre l’aventure et à lancer la startup ».

– Quels sont les défis auxquels SquairTech est confrontée ?

« Pour une startup deeptech, je pense que l’un des défis principaux est de passer d’une technologie à un produit. La recherche fondamentale est souvent menée dans des conditions « optimales », parfois loin des conditions réelles d’utilisation d’un produit. Même si la technologie est très performante, cela n’implique pas toujours qu’elle puisse répondre au cahier des charges d’un client par exemple. L’autre challenge auquel nous sommes confrontés concerne la propriété intellectuelle. Dans notre domaine d’activité, il existe un grand nombre de brevets qui limitent nos marges de manœuvre (en tant que jeune startup, une licence d’exploitation à un cout non négligeable). Mais au-delà des défis, SquairTech rencontre également de belles opportunités. Celles-ci sont rendues possibles notamment grâce aux échanges nombreux et fructueux avec différents corps de métiers et ce, dans différents domaines. Ces échanges permettent une progression rapide, de ne jamais tomber à court d’idée et de rester au plus proche des besoins du terrain, tout en restant toujours sur la voie de l’innovation.Et parmi ces opportunités, un cap que l’on passe cette année : les matériaux produits par SquairTech seront intégrés à des systèmes de purification et testés en condition réelle. C’est une grande avancée pour toute l’équipe de SquairTech et une étape de plus franchie vers la concrétisation de la recherche menée. »

– Un conseil pour les entrepreneuses en herbe ? Quid de la position des femmes dans ce milieu ?

 

« Il faut dépasser la question du genre. Oser, tout simplement. Etre une femme ne devrait pas amener à chercher plus de conseils ou à douter plus qu’un homme, que ce soit dans l’entrepreneuriat ou ailleurs. Dans notre domaine, la plupart de nos interlocuteurs sont des hommes et je n’ai pas eu le sentiment qu’être une femme m’a porté préjudice.  Même si des échanges avec des interlocuteurs peuvent être tendus, que ce soit des hommes ou des femmes d’ailleurs, il ne faut pas se laisser décourager. »

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