Journée des droits des femmes : rencontre avec Lisa Gourdon, doctorante à Chimie ParisTech – PSL

Diversité / Recherche
8 mars 2022
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A l’occasion de la Journée des droits des femmes, Lisa Gourdon doctorante à Chimie ParisTech – PSL témoigne de sa passion des sciences et du rôle des femmes dans recherche académique. Engagée pour le droit des femmes et l’égalité, la doctorante nous explique ce que c’est qu’être une femme de sciences aujourd’hui. 

Lisa Gourdon est en thèse de chimie/biologie à Chimie ParisTech – PSL. Sa passion pour les sciences physiques remonte au collège. Depuis, elle a tout fait pour multiplier les expériences en sciences : stage de 3eme, stage de 2de, Olympiades de chimie…  Après le bac, elle a fait  une prépa Physique Chimie, et a intégré l’ENS sur dossier.  Aujourd’hui, elle est en deuxième année de thèse dans l’équipe Gasser du laboratoire i-CLeHs à Chimie ParisTech – PSL. Elle travaille notamment sur une nouvelle thérapie contre le cancer qui met en jeu la lumière et des métaux. Elle souhaiterait poursuivre sa carrière au sein de la recherche académique.

1/ Comment percevez-vous votre statut de chercheuse et scientifique dans votre institution et dans la société d’aujourd’hui ?

Dans mon laboratoire, je n’ai pas l’impression d’être considérée selon mon genre, ce qui est très agréable. Mais je remarque cependant que certains comportements sexistes (bien que minoritaires) perdurent dans le milieu scientifique, plutôt chez des générations plus avancées. Je regrette aussi que la proportion de femmes diminue selon l’avancée des carrières académiques. Mais j’ai espoir que les inégalités s’estompent grâce à l’enthousiasme des nouvelles générations.

2/Quels défis avez-vous rencontré en tant que femme au cours de votre carrière en sciences ?

En tant que femme en sciences, j’ai le sentiment qu’il faut toujours prouver ce que l’on sait, que toute parole peut être remise en question… C’est quelque chose qui est très internalisé, peu de personnes – hommes comme femmes – s’en rendent vraiment compte. Etonnamment, ce sont mes directeurs de thèse qui m’en ont parlé pour la première fois, pour m’aider à m’affirmer. J’essaie donc maintenant de me forcer à donner mon avis – de la même manière qu’on homme le ferait. De plus, étant plus assurée désormais, je ne laisse plus passer de remarques sexistes.

3/Quels sont vos conseils pour sensibiliser et attirer les jeunes filles à choisir la science ?

J’ai envie d’encourager leur curiosité scientifique. La science a besoin d’idées riches et nouvelles, et j’invite chaleureusement les filles à se tourner vers les sciences pour qu’elles puissent, elles aussi, transmettre leurs idées. Je leur conseille donc d’oser se lancer en sciences – d’autant que les inégalités se creusent de manière vertigineuse depuis la dernière réforme du lycée. Si elles en ont la possibilité, je leur recommanderais de faire des stages scientifiques, même courts, et d’aller à des événements scientifiques de vulgarisation, comme le Village de la chimie, par exemple.